Volcan de la Soufrière

Volcan de la Soufrière (Guadeloupe)

Site expérimental de la Soufrière (Guadeloupe) : Test d’un réseau de capteurs connectés en conditions extrêmes.

Descriptif du site : La Soufrière est un volcan français à l’activité régulière (dernière éruption en 1978). Situé au cœur des Antilles, dans une zone tropicale aux conditions météorologiques extrêmes (ouragan, pluie violente, humidité ambiante), ce volcan est un terrain d’expérimentation d’intérêt pour tester certaines technologies afin d’améliorer la connaissance de ces milieux.  Dans le cas de La Soufrière, la proximité directe de zones densément peuplés justifie le besoin d’étude et d’instrumentation en vue d’une meilleure surveillance des activités géothermiques du volcan, pour, à termes, être capable d’anticiper ses éruptions. Pour y parvenir, le premier enjeu est d’être capable de faire des observations à la surface du volcan avec la meilleure qualité de service possible. Or, l’émergence récente de technologies « satellitaire » communicantes, sans fils et autonomes, a ouvert de nouvelles perspectives d’instrumentation des édifices volcaniques.

Objectifs expérimentaux : L’équipe ConnecSens a saisi l’opportunité offerte par le projet SPAGHETTI pour tester sur ce site la technologie de communication satellitaire « basses orbites » (LEO). Ainsi, dans le cadre du projet CosmoNode (Nœud satellitaire pour la surveillance de la ressource en eau), un nœud communicant a été développé par notre communauté ConnecSenS. L’objectif est de tester la robustesse de ce dernier dans les conditions extrêmes rencontrées sur le volcan, ainsi que dans les forêts tropicales (milieu dense, humidité élevée). Le déploiement a été assuré sur plusieurs points stratégiques, possédant des spécificités révélatrices de l’activité de la Soufrière en « direct » (source chaude, zone de dégazage, sommet du volcan).

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Sommet du volcan de la Soufrière © JS

Les zones de déploiement étant dispersées, l’intérêt de cette technologie réside dans sa facilité de déploiement, sans nécessité de relai terrestre, car les nœuds communiquent directement avec des satellites en orbites autour de la Terre. Les données sont ensuite stockées sur des serveurs permettant leurs récupération/visualisation quelques dizaines de minutes après l’émission. Cela permet surtout de s’affranchir du déploiement d’une infrastructure terrestre comme c’est le cas avec les passerelles LoRaWAN.

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Nœud CosmoNode à la source des bains Jaunes © VB

Ces nœuds Satellitaires, effectuant des mesures et des envois synchronisés avec chaque passage de satellites, peuvent être connectés à tout type de capteurs, permettant ainsi d’élargir leurs champs d’application (étude de bassins versant, fleuves…). Ci-contre, une photo du nœud satellitaire en test à proximité de la source d’eau chaude des Bains Jaunes, sur les flancs de la Soufrière, durant l’été 2024.

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Prélèvement d’eau au gouffre de Tarissan © JS

Les variables mesurées dans le cadre de ces expérimentations ont été : les coordonnées GPS (afin de connaitre la position du nœud lorsqu'un envoi est réussi), la température de l'air, la tension de la batterie du nœud (étude de l'autonomie). En parallèle, des prélèvements d'eau au niveau des sources chaudes d'un lac acide (Matouba, Gouffre de Tarissan...) ont été régulièrement, réalisés en vue d'une analyse en laboratoire.