Lac d'Aydat et Bassin Versant de la Veyre

Lac d'Aydat et Bassin Versant de la Veyre (Puy-de-Dôme)

Descriptif du site :

Le lac d'Aydat, d’une superficie de 60 ha, est le plus grand lac naturel d'Auvergne. Il est situé à 837 m d’altitude dans la partie amont du bassin versant de la Veyre et a été formé par le barrage de la Veyre par une coulée volcanique il y a un peu plus de 8500 ans. Son bassin versant, d’environ 30 km2 recoupe 5 communes pour une population estimée à 4000 habitants. De nombreux usages récréatifs et touristiques ont lieu sur le lac : pêche, baignade, randonnée, nautisme. Cependant, ces activités se trouvent soumises à la qualité de l’eau du lac qui est régulièrement dégradées suite aux proliférations de cyanobactéries toxinogènes limitant ainsi les usages. Une zone humide était autrefois présente à l’entrée du lac d’Aydat et filtrait naturellement les eaux de la Veyre en amont du lac. Dans les années 1970, la commune d’Aydat a comblé la zone humide pour y réaliser des aménagements urbains (un terrain de football, un parking, une aire de jeux et un point de collecte de déchets). Sans ce filtre naturel, la charge en nutriments du lac a progressivement augmenté, provoquant une augmentation du niveau trophique et le développement excessif de cyanobactéries toxinogènes mettant en péril les activités récréatives et touristiques. A partir de 2005, le Syndicat Mixte en charge des Vallées de la Veyre et de l’Auzon (SMVVA) a engagé une procédure de restauration de la zone humide qui a été réhabilité en 2012. Depuis, malgré une amélioration notable de la qualité de l’eau du lac, les impacts liées aux changements globaux et divers usages de l’eau restent une préoccupation majeure sur ce site de moyenne montagne.

Objectifs expérimentaux :

Le principal objectif sur ce site expérimental concerne la caractérisation de la ressource en eau sur l’ensemble du bassin versant de la Veyre depuis les précipitations jusqu’au eaux souterraines.

Les têtes de bassin versant, tel que le bassin versant de la Veyre, représentent des zones cruciales et essentielles au bon fonctionnement de l’ensemble de l’hydrosystème et à l’état global de la ressource en eau. Néanmoins, avec des pressions climatiques et anthropiques croissantes, elles se trouvent actuellement fragilisées et voient leur qualité se dégrader. L’acquisition de données est donc primordiale afin de combler le manque de connaissances sur leur fonctionnement et leur rôle. Il s’agit donc de caractériser la quantité (flux) et la qualité de l’eau à travers le couplage des différents compartiments le long du continuum nuages/précipitations/eaux de surface/eaux souterraines/exutoires. L’enjeu est d’évaluer la vulnérabilité et la résilience de ces systèmes face au changement climatique et, en particulier, aux évènements extrêmes, et in fine de mettre à disposition de la communauté scientifique des données utiles pour modéliser les divers processus en jeu et mieux anticiper l’avenir. Les mesures produites seront aussi utiles pour alerter la société civile et aider les décideurs à mettre en place des actions concrètes vis-à-vis de la gestion de la ressource en eau.

L’équipe ConnecSenS s’implique sur ce site au niveau de son équipement et de son monitoring long terme à travers notamment la transmission de données issues de divers capteurs. Ainsi, un maillage fin de pluviomètres, piézomètres, capteurs de température, niveau d’eau, conductivité, chlorophylle a a été déployé depuis 2019. Des nœuds Solo (15) sont positionnés sur ce bassin versant pour remonter les données issues de ces différents instruments connectés. Afin de capter les signaux de radiocommunication des nœuds, une passerelle ont été installée de manière permanente à proximité de la zone humide pour collecter les données transmises par les capteurs via un réseau LoRaWAN, et de les mettre à disposition des scientifiques au niveau du Cloud Environnemental au Bénéfice de l’Auvergne. Certaines zones de ce bassin versant montrant des difficultés de communication via le réseau LoRaWAN, il est envisagé de tester des technologies « satellitaires » qui sont en cours de tests sur d’autres sites d’étude. L’intérêt de celles-ci est de permettre de s’affranchir de l’utilisation de passerelle et donc ici de pouvoir couvrir un maillage plus fin par de notre instrumentation.

Site Aydat
Instrumentation du Lac d'Aydat